TRADUCTION

lundi 16 décembre 2013

"Taté" Teresa Lorenzo est entrée dans la Vie!

La grand’mère de la communauté de Callosa de Segura s’en est allée!
 
Soeur Teresa Lorenzo Andujar, cmt
20 Décembre 1920 - 16 Décembre 2013
Alors que les larmes de toutes les sœurs carmélites missionnaires thérésiennes n’avaient pas encore séché de leurs joues après le départ de la Sœur Leonila Lara, le 4 Décembre dernier, voilà que  ce lundi matin, le 16 décembre 2013, à 9 heures, le Maître de la Moisson est revenu pour récolter où il a semé : Il a repris sa servante,  notre consœur Teresa Lorenzo Andujar, à trois jours seulement de son quatre-vingt treizième anniversaire de naissance. C’est à juste titre qu’elle était considérée comme la grand’mère de la communauté de Callosa de Segura (Espagne).
Mais qui était la sœur Teresa Lorenzo Andujar?

Sœur Teresa Lorenzo : une Missionnaire zélée :
De Cuba au Congo…
Teresa Lorenzo Andujar est  née le 19 Décembre 1920 à Almoradí (Alicante).
Après l’émission des vœux qui a eu lieu le 7 novembre 1945, elle sera envoyée à Madrid pour travailler à  l’hôpital. Religieuse remplie de zèle missionnaire, elle fera partie de l’équipe choisie pour fonder la mission des carmélites missionnaires thérésiennes au Cuba et y  travaillera pendant trois bonnes années. Puis, elle sera envoyée à Toulon pour y faire l’école des infirmières. C’est après ses études en France que ses supérieures l’enverront comme missionnaire en Afrique en Juillet 1966, précisément dans le diocèse de Goma, à l’Est de la République Démocratique du Congo. Elle travaillera avec zèle et courage  dans les communautés de  Masisi et de Matanda. Outre les différentes charges du supériorat des communautés, la sœur Teresa Lorenzo Andujar a également assumé la responsabilité de Déléguée Générale en Afrique. Après 20 ans de mission au Congo, c’est en1986, qu’elle sera rappelée en Espagne pour vivre en compagnie de ses consœurs dans les différentes communautés des carmélites missionnaires thérésiennes de Madrid.  Successivement, elle vivra dans la communauté de  Palencia-Résidence comme supérieure, puis passera à celle d’Elche. A la communauté du Noviciat de  Palencia, là encore elle assumera   la même charge  et enfin, elle dressera sa tente dans la communauté de Callosa de Segura, où il va passer les quatorze dernières années de sa vie en rendant, au tant qu’elle pouvait, service au Collège.

Dans le combat final, la Force de volonté indomptable
Toutes celles qui l’on côtoyée rendent sur elle le témoignage de sa sérénité et de sa profondeur tant dans sa manière de vivre la vie religieuse que dans celle de la vie missionnaire. Comme grand’mère, elle mettait à la disposition de ses consœurs son expérience et son expertise pour l'intérêt de toutes et de chacune. Les derniers moments de son pèlerinage sur la terre était caractérisé par ce que l’on peut qualifier d’une « force de volonté indomptable ».
Sœur Teresa Lorenzo : Un livre vivant…
                                            dans les cœurs de ses consœurs

Les sœurs carmélites qui ont vécu avec elle en communauté s’enrichissaient beaucoup et quotidiennement  de ses témoignages. En Afrique où elle a vécu 20 ans, on dit que quand une grand’mère meurt, c’est toute une bibliothèque qui brûle. Mais nous, nous pensons que,  par sa manière de vivre, et surtout par ses partages d’expériences, notre sœur Teresa Lorenzo a écrit beaucoup de livres sur les cœurs de plus d’une de ses consœurs qui, elles,  ont déjà la lourde charge de transmettre aux générations futures ce que la grand’mère Teresa Lorenzo, affectueusement appelée « Taté » (en langue kiswahili),  leur a laissé comme héritage.

La Soeur Beata Kayitesi témoigne

Sœurs Teresa Lorenzo et Leonila Lara,
                                        tel que je les ai connues…
Soeur Beata KAYITESI,cmt
Supérieure Provinciale
J`ai connu la sœur Teresa Lorenzo depuis mon enfance dans mon village natale, à Matanda. Elle était dans la communauté des sœurs CMT à quelques mètres de ma maison familiale et chaque jour je me plaisais de la voir monter et descendre en allant tout doucement au dispensaire où elle soignait les malades. Elle parlait avec tendresse et était aimée par tous surtout les mamans qu`elle soignait avec beaucoup de délicatesse. Sans connaitre la langue elle se faisait comprendre par son langage d`amour. Elle fut surnommée « Tate » c`est à dire grand mère, car, comme une grand mère elle accueillait tous et parlait avec beaucoup de douceur et d`amour. Elle était donc connue au village de Matanda sous ce nom de « Tate » et aujourd`hui quand je me rends à Matanda, les anciens me demandent toujours les nouvelles de« Tate ». Elle quitta l`Europe avant que je ne devienne religieuse mais lorsque j`étais aux études à Rome, elle supplia la supérieure générale d’alors, la sœur Pilar Timoneda, de m`envoyer en Espagne pendant les vacances pour qu`elle me voit et là,  elle eut la joie de me revoir en voile, elle pleura d`émotions et de joie car elle avait toujours désiré voir les jeunes filles embrasser la vie religieuse dans sa congrégation des CMT. En effet,  elle inspirait dévotion et à travers ses attitudes elle attirait des âmes à Dieu.  
 De bons exemples qui édifient…
                                     et qui attirent les âmes à Dieu
Plus tard,  j’ai connu la Soeur Leonila Lara, de tempérament différent de Tate, mais, elle aussi, nous inspirait beaucoup par sa gaieté, sa bonté, sa charité, sa spontanéité pour faire le bien, son humour, sa rapidité dans le service…
Je peux avouer que c`est grâce à ces bons exemples de nos sœurs, premières missionnaires en Afrique, que ma vocation (et celle de plusieurs) s`est affermie. De leur vivant, elles nous ont édifiées et conduit vers Dieu et voici qu`aujourd`hui elles sont assises auprès de l`Epoux et intercèdent pour nous.
 De là haut,
      (re)gardez ce que vos mains ont planté en Afrique…
Chères sœurs Dolores Borras, Leonila Lara et Teresa Lorenzo, nous vous disons merci pour ce que vous avez été pour la Congrégation mais plus particulièrement pour l`Afrique. Aujourd`hui nous sommes très sures que vous siégez auprès de Jésus qui se réjouit de votre séjour dans notre et votre chère Afrique. Nous vous recommandons notre Province « Ste Thérèse de l`Enfant-Jésus », vous connaissez bien ses richesses et ses défis, présentez-les à Jésus et qu`à votre exemple, nous tenions bon jusqu`au bout dans notre vocation et dans la mission qui nous est confiée.


Soeur Beata Kayitesi, cmt

mercredi 11 décembre 2013

Le Kivu se souvient de la Sœur Leonila...

Leonila, au milieu de François Xavier et Nelson Mandela…
On le sait : la sœur Leonila Lara, à quitté ce monde pour aller vers le Père depuis le 4 Décembre 2013, au lendemain de la fête de Saint François Xavier et à la veille du décès de Nelson Mandela. L’un était Patron des Mission et l’autre artisan de la Paix. La sœur Leonila, elle, était Missionnaire  et est passée au milieu du peuple du Nord Kivu en faisant le bien 35 ans durant. C’est après un quart de siècle passé à l’Est de la RDC qu’elle retournera pour toujours en Espagne, son pays natal,  pour des soins médicaux et c’est là que le Seigneur viendra la reprendra pour la faire entrer dans sa joie.
Pour une missionnaire qui a passé 35 ans, ses traces sont encore vivantes dans les mémoires des celles et ceux qui l’ont côtoyé en travaillant avec elle, en se faisant soigner par elle ou en vivant une vie chrétienne avec elle. Pour empêcher notre mémoire de l’oublier, une messe d’action de grâce a été célébrée en sa mémoire par les chrétiens de Goma et par les personnels de santé de parmi lequel la sœur Leonila a œuvré.
Action de grâce à l’heure de la Miséricorde
C’est à 15 heures locales, heure de la Miséricorde Divine, que la célébration eucharistique a commencé sous la présidence de l’Abbé Daniel Kitsa. Cinq prêtres dont deux carmes déchaux ont concélébré. des personnels soignants du centre de santé de référence Notre Dame du mont Carmel, représentants des diverses structures sanitaires de Goma, paroissiens, amis et connaissances ont répondu à l’invitation.













Le Témoignage d’un fils à sa mère…
Dans son homélie, l’abbé Daniel a parlé de la mission apostolique de la sœur Leonila. Pour être plus concret, il a donné un témoignage de son expérience personnelle et vocationnelle sous l’encadrement des sœurs carmélites dont la sœur Leonila. Même s’il œuvre dans le champ du Seigneur comme prêtre diocésain, il se considère comme fils des carmes et des carmélites missionnaires thérésiennes. Faisant preuve d’une mémoire vive, l’abbé Daniel a rappelé à l’assistance le dévouement et la mission de la sœur Leonila auprès des malades, des lépreux, des femmes enceintes, des enfants mal nourris et auprès des tout indigent qu’elle rencontrait sur son chemin. Le célébrant a retracé avec détails et précision le parcours de la sœur Leonila de Masisi à Goma, en passant par Mweso et Matanda.    
Le Kivu se souvient et se souviendra encore…
Après la communion, quelques témoignages ont été entendus. Tour à tour, la sœur Mamisa, carmélite a lu la biographie détaillée de l’illustre disparue, suivie d’un mot de remerciement à l’endroit de celles et ceux qui se sont déplacés pour répondre à l’invitation en participant à la célébration eucharistique. Puis est venu successivement le tour  du Délégué du Président de L’Association Nationale des Infirmiers du Congo et du Président du comité de santé du Centre de Santé Carmel.
Tous ont rendu un hommage mérité à la sœur Leonila. Les uns ont rappelé sa bravoure, d’autres sa fidélité et d’autres encore son sens de dévouement et l’exemple du travail bien fait.
En sa mémoire, après une heure de célébration eucharistique, un verre d’amitié a été offert aux invités par la communauté des carmélites missionnaire Thérésiennes de Goma. 

     

Le personnel soignant de Goma rend hommage à la Soeur Leonila

Sœur Léonila : « Passionnée de son métier d’infirmière »


D’abord nous présentons nos condoléances à toute la famille  des Sœurs Carmélites Missionnaires théresiennes et à la famille biologique sur la  disparation de notre chère Sœur, mère Sœur Léonila.
Les témoignages sont si nombreux et innombrables que nous ne pouvons les citer tous :
Permettez nous des vous en faire quelques uns :
1.      Soeur Léonila était Courageuse
2.      Elle était  joviale
3.      Elle était souple et pleine de disponibilité
4.      Elle était sociale
5.      Elle était réconciliant
6.      Elle était passionnée de son métier d’infirmière
« Pour elle, la vie des malades valait que sa propre vie »
Au moment où à la maternité il y avait des dystocies ou accouchement difficile : elle prenait tous les risques de les transférer à la Charité maternelle ou  à l’Hôpital provincial le jour comme la nuit même pendant les périodes d’insécurités.
Dans  le même  cadre de son métier  d’infirmière Accoucheuse qu’elle aimait beaucoup, Lorsque nous faisions l’accouchement avec elle, et qu’il y avait souffrance fœtale, pour sauver le nouveau-né, elle faisait la réanimation même avec les mains sans gants, et quand on lui disait qu’elle va se contaminer elle répondait en souriant : « la vie de ce nouveau né vaut plus que ma vie.
Lorsqu’il arrivait qu’il y ait des différant dans les agents elle savait les réconciliait avec amour.
Nous avons beaucoup à témoigner sur la vie de notre mère Soeur Léonila
Tous les agents  du Centre de Santé de Référence Carmel disent : Paix à son Ame et que la terre de nos ancêtres lui soit douce. «  Par tes oeuvres nous ne t’oublierons jamais ».


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Sœur Leonila a servi la Nation Congolaise 
                                                         35 ans durant…
 Nous  ANIC. : Association Nationale des infirmiers du Congo représenté par le comité Urbain de Goma,
Reconnaissons que, notre consœur  infirmière  LEONILA LARA CAMPO
Etait membre de l’association nationale des infirmiers du Congo.
Notre consœur a servi la Nation Congolaise comme infirmière. Elle était   dévouée  comme une infirmière en respectant  la Déontologie professionnelle.
 Elle a dirigée beaucoup d’accouchements, elle a encadrée les autres dans la même carrière.
Nous  présentons nos condoléances à sa famille biologique, spirituelle et professionnelle.
Aux noms du :
1.      Conseil international des infirmiers  en sigle, CII
2.      Secrétariat International des infirmiers de l’espace francophone ( SIDIIEF)
3.      Southern African Network of Nurses and Midwives (SANNAM).

                                        Que son âme, se repose en Paix.
                                      Pour le comité urbain de l’ANIC

                                           KIHUNDU  ISE, Président



mardi 10 décembre 2013

GOMA: 08 Décembre: VOEUX PERPETUELS

Le « OUI » définitif
des trois  Carmélites MissionnairesThérésiennes

Après un semestre de réclusion et d’approfondissement « charismatique » qui s’est déroulé dans leur communauté de Butare au Rwanda, et une dizaine des jours de retraite,  l’heure était venue pour conclure ce long temps d’exercice spirituel et de ressourcement  par l’émission des vœux perpétuels. 
Pour le faire, il a fallu traverser la frontière, quitter le Rwanda pour aller en RD Congo. La Paroisse Notre Dame du Mont Carmel de Goma était choisie comme cadre pour abriter cet événement d’Eglise. Le deuxième dimanche de l’Avent doublé de la solennité de l’Immaculée Conception de la Bienheureuse Vierge Marie s’y prêtait pour la consécration.
Elles étaient trois Soeurs carmélites missionnaires thérésiennes à émettre les vœux perpétuels :
-         Claudine BWEMA CHIZA (RDC/Bukavu)
-         Tahina Marie Gina  RAZIFINDRAVITA (Madagascar)
-         Cécile FAIDA KAMBALE (RDC/Goma)
Sous la présidence de l’Abbé Benjamin Barumi, Econome général du Diocèse de Goma, mandaté par Mgr Théophile Kaboy pour la circonstance, avec, à ses côtés treize prêtres, venus de Goma, de Bukavu et du Rwanda  pour la concélébration, cette messe a débuté à 10h40. 

Outre les fidèles chrétiens de cette paroisse, l’assemblée était composée des membres des familles, amis et connaissances, religieux et religieuses, tous venus pour soutenir et entourer de leurs prières, celles qui vont de consacrer au Seigneur.

L’homélie de l’abbé Benjamin était toute axée sur les lectures de la solennité de l’Immaculée conception avec une application à la consécration religieuse. Dès l’entame, le célébrant a dit a juste titre qu’en Marie, s’est accomplie la promesse de la Genèse, car Jésus est vainqueur du mal et de la mort. Parce que Mère du Sauveur, Marie devient par lui la vraie mère des vivants. Quelle que soit la valeur personnelle de chacun, à t-il poursuivit, le salut de l’homme est un don que Dieu veut lui faire depuis toujours. Et la Vierge Marie a été la première à bénéficier de cet amour gratuit. L’abbé Benjamin n’a pas manqué des paroles justes pour expliciter à l’intention de l’assemblée et tout particulièrement à celle qui vont émettre les vœux, le sens de la consécration dans la vie religieuse par les conseils évangéliques d’obéissance, de chasteté et de pauvreté. Pour finir, le célébrant a exhorté les trois futures professes, pour qu’à l’exemple de la Vierge Marie, elles accueillent en elles cette Parole qui sauve et qui soutient la fidélité dans les engagements.

C’est dans ces entrefaites  qu’est intervenue l’étape de l’interrogation aux futures professes. Dans leurs réponses, les trois sœurs carmélites  ont exprimé les motivations profondes qui les ont poussées à offrir  définitivement leur vie au Seigneur. Puis,  a suivi le chant des litanies des saints, moment fort pour implorer les grâces divines en faveur des celles qui allaient se consacrer définitivement au Seigneur.

C’est ici que, devant toute l’assemblée, les trois religieuses carmélites ont eu à émettre leurs vœux entre les mains de la sœur Ma José Gay Miguel, vicaire générale des carmélites missionnaires thérésiennes, après quoi elles ont  reçu les trois insignes de la profession perpétuelle que sont les constitutions qui contiennent toutes les normes des carmélites missionnaires thérésiennes ; la croix, signe d’attachement au Christ mort et ressuscité pour le salut du monde et la Bible, source intarissable à laquelle les professes puiseront la Parole de vie pour elles-mêmes et pour les autres vers qui elles seront envoyées.
Cette partie de la profession a été clôturée par le chant à la Vierge Marie, Reine et Beauté du Mont Carmel, le solennel « Flos Carmeli », chanté d’un seul chœur par toute la famille carmélitaine présente à cette célébration.


Avant la bénédiction finale, c’était le moment de prononcer les mots de remerciement. Successivement, sont passés à l’ambon : un représentant des familles biologiques des nouvelles professes, la sœur Odette Gapira (conseillère générale) ainsi que  le Père Jean Mukendi, curé de la Paroisse Notre Dame du Mont Carmel.
Comme on pouvait s’y attendre, remerciements, action de grâce, congratulations et conseils étaient au rendez-vous dans tous ces discours. Pour rendre concret leur engagement, les professes carmélites  ont choisi une parole de leur Père fondateur, le Bienheureux Francisco Palau, comme devise: « Je n’attends rien de moi-même, j’espère tout de sa grâce ». Tout leur programme de vie au sein de cette congrégation se trouve exprimé dans ces mots.

C’est à 13h30 que cette célébration a pris fin. Tout de suite après, les invités se sont dirigés vers le grand hangar paroissial  pour le partage d’un agapè fraternel. Chants et  danses ont jalonné ce temps de retrouvailles fraternelles et familiales. 




dimanche 8 décembre 2013

HOMMAGE A LA SŒUR LEONILA LARA

Sœur Leonila Lara :
        « Missionnaire jusqu’au bout »


«Souvenez-toi, de ta tendresse, Seigneur,
de ton amour, car ils sont de toujours » (Ps 25, 6)

Nous savions depuis un temps que la sœur Leonila Lara souffrait d’un myélome, cette maladie de la moelle osseuse. Nous l’avions toujours portée dans nos prières quotidiennes pour que la volonté de Dieu se fasse. Voilà que le mercredi 4 décembre 2013, à 18h30 très exactement, au lendemain de la fête de Saint François Xavier, patron des missions, le Seigneur est venu reprendre sa servante, dans sa communauté de « Saint Joseph » de Palencia,  après une longue période de maladie. La nouvelle de son décès est tombée sur nous tel un couperet. Même malade, nous la voulions encore parmi nous. Notre sœur Leonila était une missionnaire digne de ce nom. Elle a su mettre en pratique la parole de Notre Père fondateur Francisco Palau :
« J’irai là où la gloire de Dieu m’appelle,
          au-delà des frontières, 
                     traverser campagne, cités et villes ».


Oui, notre consœur, très tôt déjà, avait choisi de quitter sa terre qui l’a vue naître un certain 21 Janvier 1934 à Mahamud, à Burgos en Espagne, pour les terres lointaines d’Afrique, au Congo, cela après sa profession religieuse le 15 mai 1956. Ces lignes se veulent un vibrant hommage à celle qui a su supporter sa maladie avec calme et sérénité. Son mal, elle su le prendre en patience et surtout dans la foi. Infirmière de son état, elle comprenait certaines réalités de sa maladie. Ces lignes se veulent un hommage mérité à celle qui  a escaladé les montagnes et les vallées de Masisi , Nyakariba, Mweso et Matanda pour rendre service. Sœur Leonila a travaillé de ses mains à Goma. Elle aimait la vie et voulait la protéger à tout prix en sauvant, tant qu’elle le pouvait,  les nombreuses femmes qui venaient auprès d’elle pour accoucher dans le centre de santé où elle était responsable. Sa lutte acharnée contre la mortalité infantile et maternelle ne sera pas oublié de si tôt dans la région du Kivu où elle a consacré sa jeunesse et toute sa vie au service de l’Eglise en servant ses frères et sœurs le hommes Nous gardons d’elle le souvenir d’une missionnaire vaillante.

En 2005, le Père Damaso Zuazua, encore Secrétaire des Missions des Carmes déchaux, au cours de ses visites pastorales avait rencontré la sœur Leonila. Il gardé d’elle l’exemple d’une missionnaire courageuse travaillant dans une zone à conflits armés, c’était à Goma, à l’Est de la République Démocratique du Congo :
« A mon arrivée à Goma, la sœur Leonila, supérieure de la Communauté Marie Mère de L’Eglise, m’a accueillie. Elle a commenté les dangers qu’offre cette ville  sur un ton normal, sans y apporter la moindre note tragique. ‘Dans ce coin du pays, m’a-t-il confié, le désordre est tellement habituel, qu’il paraît organisé. Courageuse, elle ne panique pas du tout pour les trois heures de nuit qu’elle a  passées à veiller sur ses malades, même en plein échange de coups de feu dans le voisinage de son dispensaire entre deux factions militaires rivales. Cet équilibre, ce courage et cette sérénité sont certainement une grande leçon de vie missionnaire pour nous tous « 
Voilà le portrait  de la sœur Leonila Lara dessiné…Qu’ajouter encore sinon les mots de Gabriel Marcel : « Aimer quelqu’un, c’est lui dire, « Toi, tu ne mourras pas » !
Aujourd’hui, toute la Congrégation des carmélites missionnaires thérésiennes s’unit pour les lui redire alors qu’elle entre dans la Vie…
Fidèle servante, tu as été fidèle en peu de choses,
                                                            ENTRE DANS LA JOIE DE TON MAÎTRE !




BIOGRAPHIE DE LA SOEUR LEONILA

La grand’mère de la communauté de Callosa de Segura s’en est allée!
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Alors que les larmes de toutes les sœurs carmélites missionnaires thérésiennes n’avaient pas encore séché de leurs joues après le départ de la Sœur Leonila Lara, le 4 Décembre dernier, voilà que  ce lundi matin, le 16 décembre 2013, à 9 heures, le Maître de la Moisson est revenu pour récolter où il a semé : Il a repris sa servante,  notre consœur Teresa Lorenzo Andujar, à trois jours seulement de son quatre-vingt treizième anniversaire de naissance. C’est à juste titre qu’elle était considérée comme la grand’mère de la communauté de Callosa de Segura (Espagne).
Mais qui était la sœur Teresa Lorenzo Andujar?

Sœur Teresa Lorenzo : une Missionnaire zélée :
De Cuba au Congo…
Teresa Lorenzo Andujar est  née le 19 Décembre 1920 à Almoradí (Alicante).
Après l’émission des vœux qui a eu lieu le 7 novembre 1945, elle sera envoyée à Madrid pour travailler à  l’hôpital. Religieuse remplie de zèle missionnaire, elle fera partie de l’équipe choisie pour fonder la mission des carmélites missionnaires thérésiennes au Cuba et y  travaillera pendant trois bonnes années. Puis, elle sera envoyée à Toulon pour y faire l’école des infirmières. C’est après ses études en France que ses supérieures l’enverront comme missionnaire en Afrique en Juillet 1966, précisément dans le diocèse de Goma, à l’Est de la République Démocratique du Congo. Elle travaillera avec zèle et courage  dans les communautés de  Masisi et de Matanda. Outre les différentes charges du supériorat des communautés, la sœur Teresa Lorenzo Andujar a également assumé la responsabilité de Déléguée Générale en Afrique. Après 20 ans de mission au Congo, c’est en1986, qu’elle sera rappelée en Espagne pour vivre en compagnie de ses consœurs dans les différentes communautés des carmélites missionnaires thérésiennes de Madrid.  Successivement, elle vivra dans la communauté de  Palencia-Résidence comme supérieure, puis passera à celle d’Elche. A la communauté du Noviciat de  Palencia, là encore elle assumera   la même charge  et enfin, elle dressera sa tente dans la communauté de Callosa de Segura, où il va passer les quatorze dernières années de sa vie en rendant, au tant qu’elle pouvait, service au Collège.

Dans le combat final, la Force de volonté indomptable
Toutes celles qui l’on côtoyée rendent sur elle le témoignage de sa sérénité et de sa profondeur tant dans sa manière de vivre la vie religieuse que dans celle de la vie missionnaire. Comme grand’mère, elle mettait à la disposition de ses consœurs son expérience et son expertise pour l'intérêt de toutes et de chacune. Les derniers moments de son pèlerinage sur la terre était caractérisé par ce que l’on peut qualifier d’une « force de volonté indomptable ».
Sœur Teresa Lorenzo : Un livre vivant…
                                            dans les cœurs de ses consœurs

Les sœurs carmélites qui ont vécu avec elle en communauté s’enrichissaient beaucoup et quotidiennement  de ses témoignages. En Afrique où elle a vécu 20 ans, on dit que quand une grand’mère meurt, c’est toute une bibliothèque qui brûle. Mais nous, nous pensons que,  par sa manière de vivre, et surtout par ses partages d’expériences, notre sœur Teresa Lorenzo a écrit beaucoup de livres sur les cœurs de plus d’une de ses consœurs qui, elles,  ont déjà la lourde charge de transmettre aux générations futures ce que la grand’mère Teresa Lorenzo, affectueusement appelée « Taté » (en langue kiswahili),  leur a laissé comme héritage. 

Témoignage de la sœur PILAR

La sœur PILAR témoigne…
Soeur PILAR, cmt/Espagne

Nous n'oublierons jamais l’amour et le dévouement  avec lesquels la sœur Leonila a travaillée au milieu du peuple de Dieu. Partout où elle passée, elle a posé des actes de générosité pour l’Eglise, famille de Dieu. Elle a concrétise l’Amour de L’Eglise compris comme Dieu et le Prochain, héritage spirituel nous laissé par notre Père Fondateur Francisco Palau.  




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Tout d'abord à Masisi, à l'hôpital où elle était au four et au moulin : avec tous les malades en général,  puis à la maternité, tantôt avec les tuberculeux, les orphelins. Elle n’avait pas peur d’approcher les personnes atteinte de l’épidémie de choléra. Nous n’oublions pas l’énorme service qu’elle a rendu au petit village de Gatovu avec les soins particuliers des lépreux.

Ensuite à Mweso, à l’Hôpital du Diocèse, toujours avec le même dévouement, elle donne de coup de main partout : elle était  avec les malades, on la voyait au bloc opératoire et à la maternité.  Nous nous rappelons que le sœur Leonila était très appréciée par le Docteur. Kabuyaya, le médecin chef de zone de santé de Mweso pour son engagement. 
Enfin au Centre de Santé « Notre Dame du Mont Carmel » de Goma : Là,  elle a beaucoup travaillé avec les mamans du quartier  Katindo à la maternité. Avec les enfants malnutris du Centre Nutritionnel, elle était leur « Maman ».

Elle est intervenue lors de grandes épidémies de choléra surtout pendant la période de l’arrivée massive à Goma des réfugiés fuyant le génocide au Rwanda.
A Goma, elle a pu retrouver « ses lépreux » laissés à Gatovu qui ont fuit les conflits ethniques de Masisi vers la ville. Une vingtaine de familles de Gatovu venait à pieds. Nous nous souvenons que  le Père Luis Hernandez Bueno a pris sur la camionnette ceux qui avaient les pieds  plus estropie pour les acheminer à Goma.
Remercions le Seigneur pour tout l'amour,  dévouement et courage de la Sœur Leonila parmi nous à Masisi, Mweso et Goma.
Qu’elle intercède auprès du Bon Dieu pour le Diocèse de Goma où elle a vécu pendant 35 ans…

lundi 2 décembre 2013

MESSE D'OUVERTURE DU JUBILE D'ANOALITE à ROME

MESSE D’OUVERTURE DU JUBILE DU CINQUANTENAIRE
DE LA MORT DE LA BIENHEUREUSE
MARIE CLEMENTINE ANOALITE
A ROME
(1964- 1er DECEMBRE- 2014)
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Sœur Solange Ntibabaza, Cmt/ Rome
La sœur Solange Ntibabaza a participé à la messe d’ouverture du jubilé du cinquantenaire de l’entrée dans la vie de la sœur Marie Clémentine Anoalité  (1er Décembre 1964), Vierge et Martyre de la RD Congo, béatifiée par le Pape Jean Paul II en la solennité de l’Assomption de la Vierge Marie, le 15 août 1985 à Kinshasa. Participer à pareil événement, pour elle, n’était pas une mince affaire car, actuellement, la sœur Solange est étudiante à L’université Saint Anselme de Rome, précisément dans la faculté de liturgie. Elle était toute à la fois participante à la célébration et observatrice du déroulement du rite « Congolais ». Elle nous donne dans ces lignes, non seulement le compte-rendu de ce qu’a été la célébration, mais aussi sa conviction et ses réflexions.

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La diaspora Catholique de Rome célèbre Anoalite
La diaspora catholique congolaise de Rome a célébré en ce dimanche 1er Décembre 2013, à 11 heures, une messe à l’occasion de l’ouverture du jubilé de cinquantenaire de la mort de la Bienheureuse Marie Clémentine Anoalite Nengapeta, présidée par l’abbé  Sylvestre Adesengie, responsable de l’aumônerie catholique congolaise. Vingt quatre autres prêtres ont concélébré et, pour le service de l’autel, un diacre était aux côtés du célébrant principal. L’Eglise de la Nativité, qui est en même temps le siège de l’aumônerie catholique congolaise de Rome, a servi de cadre pour cette grande célébration.

Cette messe était célébrée selon l’adaptation du rite romain pour les diocèses du Zaïre, autrement appelé rite congolais, en trois langues : une partie en italien et une autre en lingala et français. La prière des fidèles elle, s’élevait vers Dieu dans les quatre langues nationales du Congo.
Dans l’assemblée, on a remarqué la présence de plusieurs familles congolaises et pas mal des chrétiens d’autres pays africains et aussi quelques italiens. A eux, il faut ajouter un groupe important des religieuses des congrégations diocésaines congolaises en formation des formatrices à Rome. Etait aussi présent,  Monsieur Mambo, l’ambassadeur de la RDC près le Saint Siège.

Comme Anoalite, se détacher de ce qui entrave
                                              notre marche vers Jésus…
Dans son homélie, l’abbé aumônier a fait un rappel sur le temps liturgique de l’Avent que nous venons de débuter en ce dimanche. Il nous a invités à nous détacher de tout ce qui nous empêche d’entreprendre cette marche à la rencontre du Seigneur qui vient. Il est ensuite revenu sur le sens du jubilé qui est un temps pour faire le bilan de ce que l’on a vécu dans le passé, un temps de demander pardon au Seigneur pour le mal commis, temps de demander à Dieu la paix pour s’engager au changement de vie.

Parlant de la Bienheureuse congolaise, l’abbé Sylvestre a rappelé les circonstances politiques et sociales du temps de martyre de la sœur Marie-Clémentine Anoalite, qui était un temps après l’indépendance, moment durant lequel le pays souffrait pour obtenir sa stabilité. Mais à vrai dire, cette souffrance dure jusqu’aujourd’hui, au regard de ce qui se passe au Pays.
Une question a surgit pendant l’homélie : « Quelle est cette force qui animait la sœur Anoalite jusqu’au point de « mépriser » sa propre vie par amour pour le Christ ? ». Elle avait compris que dans cette vie tout passe, seul le Christ demeure pour toujours. Pour finir cette homélie, le célébrant a invité les chrétiens de la diaspora congolaise à suivre l’exemple du sacrifice de la Bienheureuse Marie Clémentine et  à être une lumière pour ceux qui sont restés au pays.
Après la communion, Monsieur l’Ambassadeur a pris la parole pour saluer les fidèles chrétiens qui ont participé à la messe, spécialement celles et ceux qui sont arrivés à Rome cette année. La célébration eucharistique terminée,  un merveilleux concert religieux, digne d’attiser la nostalgie du pays a eu lieu suivi d’un agapè fraternel.
Je suis restée impressionnée par la force avec laquelle la Bienheureuse nous a réunis. Et je me suis dit : « serait-ce là une opportunité pour vivre l’union véritable dans notre pays la RDC au delà de nos différences ? ».

Ma réflexion et Ma conviction…

Une autre réflexion m’est venue en tête : Il est facile de se laisser emporter par les émotions que nous transmet la beauté de nos  célébrations, surtout quand elles sont exécutées en  rite dit « congolais ».  Cela ne m’a pas étonné. Saint Augustin ne considère-t-il pas l’émotion comme  quelque chose qui nous prépare à l’expérience de la transcendance ? La fraternité qui nous unissait durant cette célébration ne laissait pas de doute sur cette grâce agissante, s’il est vrai que la célébration eucharistique signifie vivre la Communion avec Dieu et avec le prochain.
Ma conviction : La Bienheureuse Marie Clémentine Anoalite est un don de Dieu pour l’Eglise du Congo et un grand modèle pour la vie consacrée.
Après  un temps suffisant où nous avons eu à dialoguer  avec Dieu dans nos propres langues et selon les expressions des nos cultures et Lui nous répondait, avec l’ambiance et la nostalgie qui étaient  au rendez-vous, j’avais oublié, pour un temps, que j’étais à Rome. C’est juste au moment de  franchir la porte de l’Eglise autour de 13h 30 pour retourner en communauté que je me suis rendue compte que j’étais dans la « Ville Eternelle », à des milliers de kilomètres de ma terre natale…
Mon vœu…

Je termine ces lignes en réitérant le vœu qu’a émis le Pape Jean Paul II lors de la Béatification de la Bienheureuse Marie Clémentine Anoalité : « Que la joie de cette grande journée ouvre un chapitre nouveau dans l’histoire du peuple de Dieu sur cette terre sanctifiée et bienheureuse!